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un film de Romed Wyder

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La lutte qui a jadis opposé Britanniques et Juifs rappelle le conflit israélo-palestinien.

par Mario Cortesi

www.bielbienne.com

Elie Wiesel, survivant du camp de concentration de Buchenwald et prix Nobel de la Paix, a écrit «l’Aube» en 1960. Mais cette histoire qui se déroule en 1947 n’a rien perdu de sa force originelle. Elie Wiesel dépeint les mois qui précèdent la création de l’Etat d’Israël, quand la Palestine était sous mandat britannique et que de nombreux Juifs émigrés d’Europe se battaient clandestinement pour la création d’un état sioniste. A l’époque, les forces armées anglaises interdisaient aux survivants des camps de concentration d’entrer en Palestine et ainsi, attisaient la haine.

Cave. Tout se passe en une seule nuit. Les Anglais ont condamné à mort un membre du mouvement de libération. Les combattants sionistes kidnappent à leur tour un officier britannique. A l’aube, ils veulent l’échanger, ou l’exécuter. Un petit groupe de combattants attend l’issue des tractations dans une école arabe, l’Anglais est enfermé à la cave.

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«Dawn», relecture impeccable de Wiesel

par Pascal Gavillet

www.tdg.ch

Le Genevois Romed Wyder traîne ce projet depuis des années dans sa besace.

Un huis-clos nocturne et un cas de conscience inextricable. L’action se déroule en 1947 et est tirée d’un célèbre roman d’Elie Wiesel, Nobel de la Paix. Déjà adapté en 1985 par Miklos Jancso, mais les copies du film semblent perdues, Dawn (L’Aube) se centre autour de cinq personnages. Quatre compagnons d’armes et un jeune homme qui doit dépasser ses conflits pour s’engager dans la lutte armée. D’un moment charnière de l’Histoire contemporaine – le combat pour la création d’un état juif en Palestine -, Wiesel traçait une manière d’épure. C’est dans cette direction que le Genevois Romed Wyder a conçu son film. Des hommes, quatre murs, l’obscurité et la peur, la poussière et la fatigue, une folie parfaitement contenue, des destins qui semblent se jouer, hic et nunc. Dans une telle partition, la direction d’acteurs se doit d’être impeccable. Et Wyder gère parfaitement son groupe. Les observe tout en les filmant. Montre la naissance de la conscience politique et le déterminisme de l’individu confronté au dilemme du choix. Le cas particulier devient abstraction, l’universel se dessine. Joël Basman, qu’on vient de revoir au festival de Berlin dans l’excellent Als wir träumten, est tout bonnement formidable. Hanté. Comme ses partenaires. Ce projet, il y a des années que Romed Wyder le traîne dans sa besace. Il y a un an, il l’a dévoilé à Soleure. Aujourd’hui, le film est à l’affiche. Il ne faut surtout pas le manquer.

A l’aube d’un conflit sans fin

par Mathieu Loewer

www.lecourrier.ch

«DAWN» Aux commandes d’une solide coproduction internationale, Romed Wyder renvoie Israël à son histoire en disséquant le cas de conscience d’un apprenti terroriste sioniste. Entretien.

Pour son retour sur les écrans après Absolut (2004), Romed Wyder a vu grand: une coproduction inter­nationale au casting cosmopolite de haut vol, tour­née en anglais et en hébreu entre Zurich et Jaffa, d’après une nouvelle d’Elie Wiesel (L’Aube). Sombre huis clos éclairé de quelques flash-backs, Dawn remonte peu avant la création de l’Etat hébreu. Dans la Palestine sous mandat britannique de 1947, des militants sionistes séquestrent un officier anglais pour l’échanger contre un camarade condamné à mort. Chargé d’exécuter l’otage au petit matin si les négociations échouent, le jeune Elisha hésite, confronté à un terrible cas de conscience.

Un an et demi après sa première aux Journées de ­So­leure, ce film à la facture très pro débarque enfin dans les salles. «Mais le sujet est toujours d’actualité», plaisante le ci­néaste haut-valaisan installé à Genève. Car si l’intrigue se focalise sur le dilemme moral à valeur universelle du novice Elisha (la fin justifie-t-elle les moyens?), le contexte renvoie au conflit israélo-palestinien: septante ans plus tard, occupants et «terroristes» ont changé de nationalité. Une mise en perspective historique des plus pertinentes. Rencontre avec Romed Wyder.

Pourquoi dix ans de silence depuis Absolut?

Romed Wyder: J’avais en parallèle d’autres projets qui n’ont pas abouti ou sont encore en gestation, mais Dawn était surtout un film compliqué. Chaque étape a pris plus de temps. Il a fallu obtenir les droits du livre et monter une coproduction internationale. Un producteur fran­çais m’a baladé pendant une année… En Suisse, Samir a im­médiatement perçu le potentiel du film, parce qu’il a une ­vision politique. Et pour tourner les extérieurs en Israël, j’avais besoin d’un producteur sur place. J’ai par ailleurs écrit deux versions du script, puis le scénariste anglais Billy MacKinnon l’a entièrement retravaillé.
Il y avait encore le casting, très important parce que c’est un film d’acteurs. J’ai fait plusieurs voyages en Israël pour rencontrer les comédiens. Rami Heuberger, qui est une star là-bas, a accepté de tenir le plus petit rôle. Nous avons aussi Jason Isaacs, qui a joué dans Harry Potter… Je n’avais jamais travaillé avec un acteur de ce calibre. Avec Joel Basman dans le rôle d’Elisha, il y a même un Suisse!

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Dawn: Cas de conscience…

par Yamine Guettari

www.daily-movies.ch

Un huis-clos intense qui pose l’éternelle question morale du combattant : la fin justifie-t-elle les moyens ?

Le réalisateur/producteur genevois Romed Wyder s’était fait rare depuis son thriller psychologique « Absolut » en 2004. Il est de retour aux commandes de ce huis-clos intense, suite à sa découverte du roman « L’Aube » (« Dawn ») d’Elie Wiesel. De cette adaptation découle un film psychologiquement riche, qui n’est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, « L’Armée des ombres » de Melville. En effet, on y retrouve ces résistants confinés dans un univers ascétique et gris, qui se retrouvent à combattre côte à côte malgré leurs différences de caractères (ils n’auraient probablement pas été amis dans la « vraie » vie), et qui sont chaque jour confrontés à des choix moraux compliqués.

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Dawn explore le conflit israélo-palestinien à sa source

par Sophie Badoux

www.rts.ch

A l’affiche, un huis-clos suisse qui sonde les motivations d’un groupe armé israélien en 1947.

Le réalisateur d’origine haut-valaisanne Romed Wyder, ex-pilier du cinéma Spoutnik à Genève et dont la Suisse a découvert le talent avec le documentaire « Squatters » en 1995, a été touché par « L’Aube », un roman d’Elie Wiesel, auteur juif hongrois rescapé des camps.

Le cinéaste s’est emparé du récit pour en faire un huis-clos psychologique, « Dawn », dévoilé en première mondiale aux Journées de Soleure en janvier dernier.

Tourné en anglais et en hébreu, le film raconte l’embrigadement d’Elisha, sorte de double négatif de Wiesel, interprété par le Zurichois Joel Basman, dans la lutte armée pour créer un Etat hébreu.

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Israël, droit dans le mur

par Norbert Creutz

www.letemps.ch

Affaire de morale en huis clos, «Dawn» de Romed Wyder décèle comme un vice fondateur

De Sword in the Desert (George Sherman, 1949) et Exodus (Otto Preminger, 1960) à Kedma (Amos Gitaï, 2002), les films consacrés à la création de l’Etat d’Israël sont restés rares. Raison de plus – mais pas la seule – pour voir Dawn de Romed Wyder, tentative aussi courageuse qu’atypique d’aborder cette question sous un nouvel angle. Et si, né de la violence de la Shoah sans avoir su y renoncer à son tour et conserver ainsi l’autorité morale, l’Etat hébreu s’était condamné à un avenir violent? Mais aussi, était-il vraiment possible de faire autrement?

Occupants et terroristes

Nous voici donc en 1947, dans une Palestine sous mandat britannique, peu avant que l’ONU n’édicte son partage. Tandis que les sionistes combattent pour la création d’un Etat juif, un des leurs, considéré comme un «terroriste», vient d’être condamné à mort par les autorités anglaises. En représailles, un officier britannique a été kidnappé. Pendant une longue nuit, dans une école, un groupuscule attend le résultat d’une négociation qui décidera du sort des deux hommes. Si, à l’aube, les Anglais pendent leur ami, l’un d’eux exécutera l’otage…

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La question israélienne prise par sa racine

par Norbert Creutz

www.letemps.ch

Un cinéaste suisse a porté à l’écran «L’Aube», premier roman d’Elie Wiesel. Rencontre avec Romed Wyder et son scénariste écossais, Billy MacKinnon

Une adaptation d’un roman signé Elie Wiesel dont l’action se situe dans la Palestine sous mandat britannique de 1947: à égalité avec le Mary, Queen of Scots de Thomas Imbach, d’après une biographie de Stefan Zweig, voilà bien le projet le plus improbable récemment tenté par un cinéaste suisse! Pas étonnant qu’il ait fallu presque dix ans à Romed Wyder, Haut-Valaisan établi à Genève (Pas de café, pas de télé, pas de sexe, 1999, Absolut, 2004), pour le mener à bon port. Et encore, c’est une image, le film ayant joué de malchance depuis son achèvement. Présenté aux Journées de Soleure l’an dernier, Dawn ne sort discrètement qu’aujourd’hui, à la faveur du creux pré-cannois.

Ce Kammerspiel classique raconte la longue nuit d’un groupe de combattants sionistes qui pourraient avoir à exécuter un otage à l’aube. Un cas de conscience interprété par d’excellents comédiens israéliens et anglais entourant le jeune Zurichois Joel Basman (Luftbusiness). Déjà au travail sur un nouveau projet, le réalisateur nous a reçu en compagnie de son scénariste britannique, le vétéran Billy MacKinnon. Ancien collaborateur (et compagnon) de Jane Campion sur Sweetie et Le Piano,puis de son frère Gillies MacKinnon pour Small Faces et Marrakech Express, ce dernier aura clairement été d’une aide précieuse.

Le Temps: Comment est venue l’envie de filmer «L’Aube», paru en 1960?

Romed Wyder: Après Absolut, qui suivait des jeunes militants anti-globalisation, je voulais approfondir le thème de la résistance et je suis tombé sur ce livre. Malgré son cadre, la Palestine en 1947 et ses combattants sionistes, le côté universel de cette histoire m’a frappé. Au fond, c’est l’éternelle question de «la fin justifie-t-elle les moyens?» En outre, ce roman m’a fait découvrir les circonstances peu connues, voire occultées, de la naissance de l’Etat d’Israël.

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Romed Wyder sonde les états d’âme d’un terroriste sioniste

par Mathieu Loewer

www.lecourrier.ch

JOURNÉES DE SOLEURE Le réalisateur genevois revient avec une nouvelle fiction, le sombre «Dawn».

Seule fiction romande dévoilée en première mondiale aux Jour­nées de Soleure, Dawn retient particulièrement l’attention, et pas uniquement pour cette raison. Réalisé par Romed Wyder, Genevois d’adoption venu du Haut-Valais, il marque son retour sur le grand écran après dix ans d’absence. Le temps pour le cinéaste de se remettre de la gueule de bois d’Absolut, passé injustement inaperçu en salles? Pour mémoire, ce thriller paranoïaque sur fond d’action directe voyait deux activistes altermondialistes pirater le système informatique d’une banque du bout du lac.

Découvert avec le documentaire Squatters (1995) puis la co­médie Pas de café, pas de télé, pas de sexe (1999), l’ancien pilier du Spoutnik n’avait donc pas dit son dernier mot. Adapté de L’Aube d’Elie Wiesel, coproduit avec Israël, l’Allemagne et le Royaume-Uni, son quatrième long métrage fait même figure de retour en force! S’il s’ouvre à de nouveaux horizons cinématographiques et géographiques (tournage des extérieurs à Jaffa), Romed Wyder reste toutefois en terrain connu avec une histoire de terroristes… juifs.
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